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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/508

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[1] Ceux, au reste, qui voudront se convaincre par une experience facile, combien la chair du poisson est huileuse, n’ont qu’à faire rôtir tel poisson qu’il leur plaira ; un Hareng, par exemple, une Limande, une Vive, &c. & le manger tout chaud sans sauce, ils ne manqueront pas d’y appercevoir une saveur d’huile, trés-facile à distinguer. Que si la substance de tous les poissons est huileuse, il faut demeurer d’accord que les oiseaux de mer, dont la chair sera huileuse, comme celle des poissons, approcheront plus du poisson que de la viande. Ce principe posé, on ne peut douter que tous les animaux qui demeurent dans la mer, & qui ont la chair huileuse, ne tiennent de la nature du poisson ; & ce n’a été que cette seconde difference, qui, se trouvant jointe avec l’autre, a pû faire déclarer la Macreuse poisson, ou, pour mieux dire, de la nature du poisson. En effet, il s’en faut de beaucoup que dans la Macreuse, le goût de la chair, la couleur, la saveur & l’odeur de la graisse, soient les mêmes que dans le Canard ; ce goût, cette saveur, cette couleur &

  1. Septentrionalis Oceani accolis mare pro agro est, nam è piscibus panem habent & ex eisdem oleum exprimunt, quod illis perinde convenit atque optimum olivæ oleum delicatioribus Europæorum palatis. Mudius, de Esculentis, cap. 10.