Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/530

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L’Eglise, qui a commandé l’abstinence pendant le Carême ; parce d’elle a supposé que le maigre soûtenoit moins, qu’il faisoit moins de sang, & qu’il contribuoit moins à l’embonpoint, ne s’est nullement trompée. C’est ce que nous croïons avoir suffisamment montré, en faisant voir la faiblesse des raisons, sur lesquelles on appuie la préference qu’on veut donner aux alimens maigres.

La seconde reflexion, c’est que l’Auteur, aprés avoir dit, 1o. que les alimens maigres sont plus sains, qu’ils se digerent plus aisément, qu’ils font un sang plus doux & plus laiteux ; ce qui les rend, dit-il[1], plus convenables que la viande aux Femmes grosses & aux Nourrices ; qu’ils fermentent moins, qu’ils se soûmettent, sans revolte, à l’action des organes, qu’ils produisent des sucs plus domptez & plus tranquilles, &c. 2o. Que la viande est mal-faisante, & dangereuse pour la vie[2] ; qu’il n’y a rien qu’on ne pût dire contre la malignité de ses soufres, contre la tissure de ses fibres, contre sa difficulté à se distribuer[3], &c. Il détruit ensuite, quand il est question des accouchées, tout ce qu’il a dit en faveur du maigre & contre la viande.

« Pour les Accouchées, dit-il, elles

  1. Pag. 247. de la 1e. édit. & p. 430 de la 2e. tom. 1.
  2. Pag. 171. de la 1e. édit. & p. 307 de la 2e. tom. 1.
  3. Pag. 171. de la 1e. édit. & p. 307 de la 2e. tom. 1.