Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/531

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sont si susceptibles de tous maux[1], & sentent si parfaitement tout ce qui leur arrive, qu’il est plus sur de leur laisser faire gras, pour ne les pas exposer aux inconveniens de la fiévre, qui les ménace toûjours ; parce que la moindre faute dans le regime l’attire, & la fait advenir dans le tems des couches. » Mais, comment cet Auteur s’avise-t-il de conseiller aux accouchées, au lieu du maigre, qui fait tant de bien, la viande qui fait tant de mal, cette viande si à craindre, à cause de la malignité de ses soufres, qui la rendent si inflammable, de la tissure de ses fibres, qui la font si rebelle à l’estomac, &c. Un aliment de cette nature est-il fort convenable à une accouchée, c’est-à-dire, selon l’aveu même de l’Auteur, à une femme susceptible de tous maux, à une femme que la fiévre menace toûjours, & à qui la moindre faute dans le regime est capable de la donner ? Si une femme en couche est susceptible de tous maux : il ne faut donc pas lui conseiller des alimens inflammables, & qui renferment des soufres malins.

Que l’Auteur du Traité des Dispenses, avouë donc, ou qu’il s’est trompé de dire tant de bien du maigre, & tant de mal de la viande, ou que l’avis qu’il donne aux Accouchées de faire gras, est le plus dangereux qu’elles puissent

  1. Pag. 270. de la 1e. édit. & p. 467 de la 2e. tom. 1.