Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/55

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Auteur lui-même avouë, n’alleguant que l’exemple des Manœuvres & des Païsans, pour prouver que les legumes sont d’une facile digestion.

En cinquiéme lieu, ce que l’Auteur vient de dire contre les levains de l’estomac, prouve trop, puisque, selon cette hypothese, il ne pourroit jamais arriver qu’aucun aliment fermentât dans l’estomac : cependant de son propre aveu, pag. 20. & 21. de la premiere édition, & pag. 34. de la seconde, Tome I. les fraises, les cerises, le beurre, &c. y fermentent ; & c’est pour cela même, dit-il, que ces fruits causent tant de fievres, de vents, de cours de ventre, &c. Le beurre, selon lui, fermente encore dans l’estomac[1] : or comment accorder tout cela avec ce qu’on vient de lire ; qu’il faut pour la fermentation un lieu de repos, & que l’estomac est dans une si grande agitation, que quand même il s’y trouveroit des levains, ces levains n’y sçauroient produire aucune fermentation ; & qu’ils ne pourroient être au plus à l’égard de l’obstacle, que l’estomac leur opposeroit par son mouvement ; que comme un à quatre mille, inégalité, reprend l’Auteur, qui les reduiroit au niveau de rien. Par quel miracle donc, les fraises peuvent-elles avoir un levain capable de vaincre cette

  1. Pag. 195. de la 1e. édit. & p. 345. de la 2e. tom. 1.