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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/57

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mens, des vents, de la sécheresse enfin, & de la soif. »

Voilà la puissance de l’estomac, réduite au petit pied ; ce n’est plus cette force immense, en comparaison de laquelle le ferment le plus fort, n’étoit tout à l’heure que comme un à quatre mille : la voilà donc terrassée & réduite à rien. Mais ce n’est pas tout, nôtre Auteur, à la page 574. voulant montrer que l’eau est préferable au vin pour la digestion[1], ne fait plus de l’estomac une Boulangerie, où plusieurs mains foulent & paîtrissent sans cesse : il le compare au contraire à un vaisseau en repos, où les alimens se digerent tranquillement. « Imaginons, dit-il, l’estomac au sortir du repas, comme un matras plein de matieres, qui y sont en digestion, lesquelles ne se dissolvent bien qu’autant qu’elles se fondent lentement comme à petit feu, & au bain marie : une liqueur vineuse paroit-elle bien propre à cette operation ? »

Il ne se soûtient pas mieux dans ce qu’il vient de dire contre la fermentation du sang ; sçavoir, que dés que l’on conçoit la force extraordinaire du cœur, qui, sans parler de celle des arteres, a de quoi surmonter une resistance de trois mille livres, l’on conçoit que le sang n’a rien à opposer à

  1. Pag. 574. de la 1e. édit. & p. 470. de la 2e. tom. 2.