Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/64

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en Carême. « La digestion, continuë le même Auteur, est une décomposition qui doit conserver aux substances, dissoutes leur caractere & leur qualité naturelle ; de sorte que la nourriture qu’elles operent, fait une sorte de revivifications de sucs déja formez, qui se retrouvent en nature, & qui vont s’unir aux parties qu’ils vont nourrir. Il est donc vrai de dire, poursuit-il, que la digestion est moins une dissolution de principes, que de parties integrantes qui perdant leur forrme, sans quitter leur nature, restent propres à se corporifier, ou à composer des parties semblables à celles dont elles sont comme les décombres & les debris. Cette idée de la digestion, réprend l’Auteur, étant simple, doit la faire connoître pour naturelle. Mais cette idée exclud celle de transmutation, qui doit, si on en croit le vulgaire, s’introduire dans le chyle par la digestion, comme si les alimens, en changeant de consistance, devoient changer de nature. »

Tout cela, qui n’est dit que pour favoriser le systême de la trituration, fait voir combien ce système est peu soûtenable, puisqu’il réduit ceux qui se défendent à soûtenir des principes, si contraires à l’obligation de l’abstinence ordonnée par l’Eglise. A Dieu