Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/66

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qui dans certains animaux voraces, lesquels ont à digerer des os, trouve une route de surcroit, qui en détourne une partie à l’estomac[1] ; comme on le voit dans le chien ; dans le loup. La liqueur penetrante que quelques animaux, & principalement les insectes, répandent sur leur pâture, & par laquelle ils l’attendrissent de telle sorte, qu’elle se corrompt aussitôt qu’ils l’ont entamée ; tout cela sont des marques sensibles de la nécessité & du pouvoir des levains dans la digestion. C’est ce qu’il est bon d’éclaircir par un plus grand détail.

1o. L’aliment ne se digère bien, que lorsqu’il est assez savoureux pour ébranler les glandes salivaires, & en détacher ce qu’il lui faut de salive pour être détrempé d’abord sur la langue, & tomber ensuite tout penetré de ce dissolvant dans l’estomac : c’est qu’il n’y a point de levain plus propre que la salive, pour dissoudre les principes des alimens. De-là vient que ceux qui crachent continuellement, ont plus de

    humorem suum effundit, non parvâ quantitate, pro magnitudine istius visceris. Mart. Lister. Dissert. de Humor. cap. 12.

  1. Nonnullis animalibus voracissimis putà cane & lupo, bilis quædam vasa in ipso ventriculo exeunt aperiunturque ; idem de voracissimo remige videris apud vesalium, nempe ad expeditiorem concoctionem. id. ibid. c. 36.