Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/7

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tous, auquel nous nous sommes le plus attachez. Et nous ne doutons pas que ceux qui connoissent jusqu’où ce savant homme a poussé l’exactitude dans ses observations, n’approuvent la preference que nous lui avons donnée. Nul Auteur n’écrit avec moins de faste, & plus de lumiere : on ne trouve nulle par tant de précision & de discernement : il copie la nature & ne parle qu’aprés elle : on sent la verité de tout ce qu’il dit ; & quand il caracterise un aliment, il faut ou n’en avoir jamais fait usage, ou s’aveugler soi-même, pour ne pas convenir des qualitez qu’il lui attribuë.

On ne sçauroit donc trouver à redire que nous aïons souvent recouru au témoignage d’un si grand homme. Peut-être jugera-t-on que nous aurions pu nous passer de le citer en Grec aussi frequemment que nous avons fait, mais outre que ce Grec est renvoïé aux marges, & qu’il n’embarrasse point le corps du discours, nous avons cru devoir en agir ainsi, pour montrer que nous y allons de bonne foi, & que nous ne prétendons point en être crus sur nôtre parole. Nous en avons usé de même, en plusieurs rencontres, à l’égard de quelques Auteurs Latins, dont on verra aux marges les propres expressions, comme elles se trouvent dans leurs ouvrages. Quand on cite avec autant de scrupule que nous faisons, on est pardonnable de vouloir mettre en évidence sa fidelité. Mais à quoi bon, diront quelques uns, toutes ces autorirez ? à faire