Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/8

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voir l’uniformité qui se trouve sur un même sujet, entre les Medecins, & à former, par ce moïen, dans l’esprit de ceux pour qui l’on écrit, une persuasion plus entiere. Si nous nous étions contenté, par exemple, en parlant des féves & des lentilles, de dire nôtre sentiment sur la qualité de ces legumes, sans l’appuïer de celui des plus habiles maîtres de l’Art, peut-être auroit-on cru nous faire grace, de s’en rapporter à nous ; au lieu qu’en faisant voir que ces alimens ont toûjours été regardez par les Medecins les plus experimentez, comme capables de rendre le sang grossier, de produire des humeurs melancholiques, & de porter un tort considerable à la santé de ceux qui ne sont pas d’un temperament robuste, on laisse moins de retranchement à l’incertitude.

Ce seroit ici le lieu de dire un mot du dessein que nous nous sommes proposé, & de la methode que nous avons suivie ; mais les Lecteurs trouveront là-dessus, dés l’entrée du Livre, tout l’éclaircissement qu’ils pourront souhaiter. Nous avertirons seulement que nous considerons d’abord les alimens maigres en general : qu’ensuite nous exposons en particulier les differentes qualitez des grains, des herbages, des racines, des fruits, des poissons, des amphibies, des assaisonnemens : Que nous n’oublions pas même, les proprietez des boissons les plus en usage, comme de l’Eau, du Vin, de la Biere, du Cidre, du Thé, du Caffé, du Chocolat : Que