Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/84

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les[1] ; d’autres avec des racines, &c[2].

Il ne sçait pas apparemment non plus, que le mot de pain, dans ce passage, se doit entendre de toute sorte de nourriture, soit de grains, ou d’autres choses : & que si Moyse, en rapportant cette Sentence de condamnation, prononcée contre le premier Homme[3], s’est servi d’un terme qui signifie pain : il ne s’ensuit pas pour cela, que le pain fût en usage du temps d’Adam ; mais seulement que du temps de Moyse c’étoit une nourriture si commune, qu’on pouvoit alors en emprunter le nom, pour signifier en général tout ce qui est capable de nourrir ; comme saint Luc l’a emprunté depuis, lorsque au lieu de dire que Jesus-Christ entra dans la maison d’un Pharisien pour y prendre son repas, il dit qu’il y entra pour y manger du pain, manducare panem[4].

D’ailleurs, quand il seroit constant que le premier Homme, dés sa formation, auroit mangé du pain, & que ce pain auroit été fait de grains, s’ensui-

  1. Ex locustis siccatis Affri sibi panem conficiunt. Mund. Ibid.
  2. Americæ incolæ tam advenæ, quàm indigenæ pro segete, radicum messe gaudent, siquidem è Juccæ suæ radicibus panes gustui non ingratos nec insalubres sibi coquunt. Id. ibid.
  3. Genes cap. 3. ver. 19.
  4. Luc. c. 14. v. 1.