Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/108

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COMMENT ON DOIT SE
conduire en Carême, lorsqu’on est obligé de faire gras.



L’usage de la Viande n’étant permis en Carême, que lorsqu’on ne peut autrement se guérir ou se préserver de maladies considérables, ce seroit visiblement abuser de cette permission, que de s’en servir pour contenter son goût. On doit donc tâcher alors de s’en tenir à la viande la plus commune, & même, s’il se peut, de ne la manger que boüillie, pour ne rien donner à la sensualité ; mais il faut aussi prendre garde de pousser ce zele trop loin, & de se rendre inutile, par une sevérité mal entenduë, le secours même qu’on s’accorde. Un malade qui commence à guérir, dont l’appétit est vif, l’estomac bon, & dont les forces reviennent sensiblement, doit s’en tenir à la viande ordinaire, & ne la manger que boüillie ; mais un malade languissant, que les remèdes, ou la longueur de son mal, ont épuisé ; un malade dont l’appétit ne se réveille point, dont l’estomac foible & délicat ne peut presque rien supporter ; un malade que la pituite accable, & à