Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/109

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qui les nourritures trop grossieres ou trop humides sont contraires ; un tel malade, sans doute, seroit plus imprudent que zelé, s’il n’osoit substituer le rôti au boüili, ou la chair de quelque oiseau, à celle du veau ou du bœuf. Il faut en tout de la vérité ; & comme il n’est pas permis d’être lâche, sous prétexte qu’il ne faut pas être excessif, il n’est pas permis non plus d’être excessif, sous prétexte qu’il ne faut pas être lâche. On doit mesurer ses forces, consulter son tempérament, ses infirmitez, & se rendre enfin aux besoins du corps, lorsqu’ils sont pressans.

La viande boüillie est préférable dans les maladies où il y a trop de sécheresse ; mais si l’on est attaqué de catharres, si l’on a quelque cours de ventre, il vaut mieux, comme le remarque Mundius aprés tous les Medecins, user de rôti : Elixæ carnes eis qui calidis & siccis morbis afficiuntur, quibus alvus nimis astricta est, maximè prosunt[1].

L’Auteur du Traité des Dispenses voudrait que la plûpart des malades qui sont dispensez de faire maigre, & qui mangent de la viande, ne mangeassent que du boüilli ; & pour les encourager à tenir ce régime, il soû-

  1. Mundius de Zoophagiâ in Prolegom.