Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/137

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de nourriture que comme en passant. » Nous avouërons à l’Anonyme qu’en un sens, les adultes ont moins besoin de nourriture que les enfans ; cependant nous ne lui accorderons point qu’ils en aïent si peu besoin, qu’il ne leur en faille presque pas, ou, comme il dit, qu’elle ne leur convienne guéres qu’en passant. Mais avant que de faire voir quelle est en ceci son erreur, si tant est qu’il pense ce qu’il dit, qu’il nous soit permis de comparer un moment cet Auteur avec lui-même. A quoi bon, dit-il, tant de nourriture dans les adultes ? car c’est d’eux qu’il est question : le corps d’un adulte aïant pris toutes ses dimensions, n’a guéres, &c. Voilà comme il parle dans le Chapitre 2. de la II. Partie. Ecoutons-le à present dans le Chapitre 12. de la même Partie. La mesure de manne que Dieu regla pour la nourriture de chacun des Hebreux au milieu du Désert, n’étoit que d’un Gomor… Quelques-uns n’en mangeoient qu’une partie, puisque la même mesure tomboit également pour les enfans, ausquels il en falloit certainement moins qu’aux adultes. Voilà un langage bien différent du premier. Selon ce dernier, les adultes, bien loin d’avoir moins besoin de nourriture que les enfans, en ont besoin d’une plus grande quantité ;