Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/136

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souffrir des douleurs horribles dans l’estomac, demeura un an tout entier sans boire ni manger[1]. Jonston recherche la cause de ces effets extraordinaires, & aprés avoir rapporté là-dessus les sentimens de divers Auteurs, il dit que la raison la plus naturelle qu’on en puisse donner, c’est qu’en ces sortes de maladies, la substance du corps devient si tenace, & la chaleur naturelle si débile, que le corps ne transpire plus, ce qui doit nécessairement ôter non seulement l’appétit, mais encore tout besoin de nourriture, la nécessité de l’aliment ne provenant que de la dissipation continuelle qui se fait de la substance du corps. Cette explication paroît fort s’accorder avec l’expérience, tous ceux que l’on dit avoir soûtenu naturellement de si longs jeûnes, se trouvant avoir été atteints de mélancolies extraordinaires[2].

3o. « Le corps d’un adulte, aïant pris toutes ses dimensions, n’a guéres besoin

  1. Joseph Quercet. Diætet. Polyhistor. sect. 2. cap. 4.
  2. Magis placet Sennerti sententia, qui corpora talia penè indissolubilia, nilque aut parum ex iis exhalare dicit ; quod humore tenaci benè concreto & compacto, & actioni caloris nutrimentum depascentis minimè cedente constent : caloremque mitissimum & placidissimum habeant ; nec multum alimenti requirant. Jonst. Thaumat. class. x. cap. 2. art. vii. de inediâ stupendâ.