Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/152

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dit-il, confirme ce que je viens d’avancer ; une rosée légere, un peu de pluie, rend fécondes des campagnes entieres ; de gros arbres subsistent, & croissent dans des endroits arides & pierreux ; & à voir un million de plantes qui croissent, fleurissent, & pullulent dans des rochers, & sur des murailles, peut-on imaginer que ce soit à force de sucs nourriciers que les corps s’entretiennent & se nourrissent. Les Histoires rapportent quelque chose de semblable touchant la nourriture des saints Hermites qui passoient les journées entieres, souvent des semaines, sans d’autre nourriture que de quelques dattes, ou de semblables fruits secs dont ils ne faisoient que goûter. »

Un tel discours ne mériteroit guéres d’être réfuté, nous ne laisserons pas cependant de montrer qu’il n’y a rien ici qui ne puisse s’expliquer naturellement ; & pour commencer par la vegetation des plantes, ces rosées légeres, sont néanmoins si abondantes, que lorsqu’on veut se donner la peine de recuëillir ce qu’il en tombe dans un médiocre espace, on est surpris de la quantité qu’on en retire. Ce peu de pluie qui rend fécondes des campagnes entieres, est aussi trés-abondant ; & l’on remarque que lors-