Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/153

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que la pluïe n’est que légere, ou de trop peu de durée, les herbes séchent ou n’avancent pas, ce qui oblige les Jardiniers à suppléer alors par leurs soins au défaut de la pluie.

Les prez ne profitent que par le moïen de l’eau qui les humecte : l’Anonyme dit lui-même, dans un autre endroit de son Traité, que l’eau est si amie des plantes, que c’est pour cette raison que les étangs & les marécages produisent plus de plantes que le reste de la terre[1]. C’est encore pour la même raison, selon lui, que les fonds des mers Rouge, Méditerranée, & de tout l’Ocean Oriental, sont couverts de forêts.

Quant aux plantes qui croissent, fleurissent & pullulent dans des rochers & sur des murailles arides, si l’on en considere la nature & le volume, on verra que la seule fraîcheur des nuits est plus que suffisante pour leur fournir l’humidité nécessaire.

Au regard de ces gros arbres qui subsistent & croissent dans des lieux secs & pierreux, ils portent leurs racines si bas, qu’ils ne manquent jamais d’humidité.

  1. Il dit cela pour prouver que le Déluge, loin de nuire à la terre, a dû au contraire la rendre plus féconde. Voïez le Traité des Dispenses, pag. 58. de la premiere édition, & pag. 65. de la seconde, tome 1.