Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/177

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tez qui autorisent les exemptions du jeûne. »

Il y a dans ce raisonnement deux propositions singulieres ; l’une, que le jeûne ne sçauroit faire de tort aux malades à qui la saignée ou la purgation convient ; l’autre, que la gravelle & la goute se guérissent par la purgation. Pour ce qui est de la premiere, nous ferons ici deux refléxions. 1o. Que si elle étoit vraie, il n’y auroit presque aucun malade que le jeûne ne dût accommoder, puisqu’il n’y en a presque point qu’il ne soit à propos de saigner. En cas que l’Anonyme en doutât, on pourroit le renvoïer à M. Hecquet, qui a fait une Dissertation exprès, pour montrer non seulement que ce remede convient dans la plûpart des maladies, mais que c’est l’unique de la Medecine. L’autre refléxion, c’est qu’il ne s’ensuit pas que parce que la saignée ou la purgation conviendront dans une maladie, le jeûne y doive convenir. On ne saigne pas toujours précisément pour diminuer le volume du sang, ce n’est souvent que pour le renouveller, & en faire succeder un meilleur à la place. Combien y a-t-il de maladies où le sang ne peche qu’en qualité, & où la saignée néanmoins est fort utile. C’est lorsqu’il ne s’agit de désemplir les