Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/184

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pour subsister ; or le corps d’une jeune personne amasse dés l’âge de 14 ans, plus qu’il ne lui faut de sucs pour sa propre conservation : c’est alors l’âge de puberté, dans lequel les jeunes gens amassent plus qu’il ne leur faut de forces, puisqu’ils en ont suffisamment pour se donner famille. L’âge nubile paroîtroit donc raisonnablement celui où on devroit obliger au jeune. »

Il ajoûte, que du tems de Saint Gregoire le Grand, les enfans de dix ans observoient le jeûne : qu’encore aujourd’hui l’Eglise Grecque fait jeûner ceux de huit ans, & qu’autrefois, en certains cas, elle obligeoit les enfans à la mammelle. Comme ces exemples prouvent visiblement trop, on les passera pour s’arrêter à la premiere preuve de l’Auteur. Il veut donc que dés l’âge nubile, qui est celui de douze ans aux filles, & celui de quatorze aux garçons, on soit obligé au jeûne du Carême, parce qu’alors on est en état de se donner famille : mais il ne fait pas reflexion, que dans les premieres années de cet âge, la nature doit être occupée à faire un fond de forces pour le reste de la vie, & que rien n’est plus capable de l’en détourner, que l’usage trop hâtif du mariage.