Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/183

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On voit par-là que ce n’est pas M. Hecquet qui s’explique dans le Traité des Dispenses. Nôtre Auteur prétend, comme nous l’avons remarqué, que le jeûne du Carême ne sçauroit nuire aux enfans, dés qu’ils ont atteint l’âge de douze ans, ou de quatorze. Voïons ses raisons.


S’IL EST VRAI QUE LE
Jeûne du Carême ne puisse faire aucun tort aux Enfans dés qu’ils ont douze ou quatorze ans.



L’Opinion commune est qu’on n’est obligé de jeûner qu’à vingt-un an, ce sentiment qui est celui de Saint Thomas & des Docteurs Scolastiques, est fondé sur ce qu’avant l’âge de 21. an, le corps n’a pas encore pris tout son accroissement & toutes ses forces. Mais ce fondement ne suffit pas, s’il en faut croire le Traité des Dispenses. Voici les raisons de l’Auteur.

« Le corps, dit-il, est capable de souffrir quelque retranchement de nourriture, dés qu’il devient capable d’amasser du superflu, c’est-à-dire, dés qu’il commence à accumuler plus de sucs & d’humeurs qu’il ne lui en faut pour se conserver, pour croître &