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en avoit qu’un qui fût un vrai repas ; c’est que c’étoit intempérance chez eux de manger son saoul deux fois le jour. On nous le prouve par un passage du cinquième Livre des Tusculanes, où Ciceron cite une Lettre de Platon, dans laquelle ce Philosophe dit qu’il a de l’aversion pour la bonne chere, & qu’il ne sçauroit appeller heureuse une vie où l’on ne songe qu’à se remplir de mets, & qui consiste à manger deux fois le jour jusqu’à n’en pouvoir plus : Bis in die saturum fieri[1]. L’approbation que Ciceron donne à cette Lettre de Platon, est ce qui fait dire à nôtre Auteur, que du tems de Ciceron c’étoit intempérance chez les Romains de manger son saoul deux fois le jour ; & qu’ainsi s’ils faisoient deux repas,
- ↑ L’Anonyme n’a pas rapporté le passage des Tusculanes. Le voici tout entier : on verra qu’il ne s’y agit que des excés de la bonne chere. Confer sudantes, ructantes, refertos epulis, tanquam opimos boves, tum intelleges, qui voluptatem maximè sequantur, eos minimè consequi, jucunditatemque victûs esse in desiderio, non in satietate. Timotheum clarum hominem Athenis & principem civitatis ferunt, cùm cœnavisset apud Platonem, eoque convivio admodum delectatus esset, vidissetque eum postridie, dixisse : vestræ quidem cœnæ, non solum in præsentia, sed etiam postero die jucundæ sunt. Quid ne mente quidem recte uti possumus, multo cibo & potione completi ? Est præclara Epistola Platonis ad Dionis propinquos, in qua scriptum est his fere verbis. Quò cum venissem, vita illa beata, quæ ferebatur, plena Italicarum, Syracusiarumque mensarum, nullo modo mihi placuit, bis in die saturum fieri. Tusculan. Quæst. lib. v.