Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/194

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il s’ensuit que l’un des deux n’étoit qu’un demi repas. Par où on voit 1o. que selon l’Anonyme, un repas où l’on ne mange pas son saoul, car ce sont ses termes, n’est pas un véritable repas. 2o. Que ce n’est pas intempérance de ne manger son saoul qu’une fois le jour. Quelle morale !

Second exemple. Nôtre Auteur défend l’usage du vin en Carême, comme une boisson trop délicieuse ; mais s’appercevant bien qu’on trouvera cette morale difficile à accorder avec la permission qu’il donne de boire alors du chocolat, car il la donne toute entiere, il dit, pour prévenir les scrupules, qu’on « trouvera peut-être le thé, le caffé, & le chocolat, des liqueurs trop délicieuses, dans un tems destiné à la mortification ; mais que cela auroit été vrai autrefois, lorsqu’on s’interdisoit le vin les jours de ce jeûne ; mais que dans la misérable nécessité qu’on s’est faite d’user de quelques liqueurs chaudes pour la digestion, on trouvera dans le thé, le caffé, & le chocolat, moins d’inconvéniens que dans le vin, sur tout en faisant maigre. »

Il accuse un savant Theologien, & trés-injustement, comme le remarque l’Auteur de la Lettre à Monseigneur[1]

  1. Lettre écrite sur le Traité des Dispenses, par