Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/203

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sipent pas par le travail, peut-on s’aviser d’alleguer qu’ils circulent comme le sang, puisqu’il est trés-certain, que la masse du sang, dans laquelle nous comprenons ici le chyle, à force de circuler, se dissipe considérablement par l’insensible transpiration, & que ce sont même ses parties les plus subtiles, qui se dissipent le plus par cette circulation : ensorte que les esprits étant ce qu’il y a de plus subtil dans le sang mêlé de chyle, on doit dire que ce sont les esprits qui, en circulant, s’échappent le plus ? L’Auteur du Traité des Dispenses ignoreroit-il que c’est le suc nerveux qui fait la matiere de l’insensible transpiration, cette évacuation si grande & si continuelle ? S’il en doutoit, on lui feroit remarquer que le suc vaporeux qui s’échappe par la transpiration, n’est autre chose que le chyle, qui, passant dans les nerfs, s’appelle suc nerveux ; & qui aprés avoir parcouru dans la circulation, les nerfs, les membranes, & sur tout la peau, qui n’est que l’aboutissement des nerfs, perd enfin dans l’habitude du corps tout ce qu’il y a de mieux affiné en vapeur, tandis que ce qui lui reste de moins travaillé & de plus grossier, est repris par les lymphatiques, ensorte que suivant cette pensée, on peut soupçonner que ce sont moins les arteres