Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/23

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l’Auteur du Traité des Dispenses, qui est là-dessus de même sentiment, nous en pourra fournir quelqu’une. Le lait cuit, dit-il[1], bouche & serre le ventre, apparemment parce que trop développé par l’action du feu, il est emporté dans le sang & à l’habitude du corps. Sans mentir, voilà une raison bien singuliere. Le lait cuit resserre & bouche le ventre, parce qu’il est emporté dans le sang & à l’habitude du corps. Mais s’il est emporté dans le sang & à l’habitude, comment peut-il boucher le ventre où il n’est plus ? disons plûtôt que le lait cuit produit cet effet, parce que la partie sereuse du lait s’est considerablement dissipée par le feu, & qu’il ne reste que la plus épaisse. Il est bon d’avertir que le lait est dangereux aux melancholiques, parce qu’ils abondent en aigre, ce qui fait que cette nourriture se caille aisément.


DU BEURRE.


Le beurre est la créme du lait, laquelle à force d’être foulée & battuë dans un long vaisseau, s’est dépoüillée de la ferocité qu’elle contenait, & a pris une consistance plus épaisse.

Le beurre, pourvû qu’il soit bien frais, & qu’on ne le fasse ni roussir ni

  1. pag. 190. de la 1e. édit. & p. 335. de la 2e. tom. 1.