Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/232

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sition précédente, reste qu’il ne soit, &c. & non pas en mettre ensuite plus qu’on en a dit. Mais il n’importe, examinons en détail tous ces termes. 1o. Ce qui n’est qu’un amusement, ne rompt-il pas le jeûne ? Non, lorsque cet amusement est innocent, qu’il ne nous détourne point de nos devoirs, qu’il ne nous empêche point de vaquer aux fonctions de nôtre état, qu’il ne va point à nous ôter une partie considérable de nôtre tems, qu’enfin cet amusement est aussi indifférent que de prendre l’air à sa fenêtre, de se promener dans un jardin, ou de parler de la pluïe & du beau tems ; or il est sûr que de prendre dans la journée quelques pincées de tabac, est un amusement aussi indifférent.

2o. Ce qui enyvre, ne rompt-il pas le jeûne ? Le mot d’enyvrer est captieux ici, mais il n’importe. Une pincée de tabac, ni deux ni trois n’enyvrent pas ; & s’il arrive à quelques personnes qui n’y sont pas accoûtumées, d’en être étourdies dans les commencemens, il ne faut pas confondre cet inconvénient avec l’yvresse du vin ou de la bierre ; il n’est point permis, sous quelque prétexte que ce soit, de s’exposer à s’enyvrer : un homme cependant à qui l’on conseille l’usage du tabac pour sa santé, & qui