Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/246

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effort, que si elles ne se rompent, elles ne tardent pas à se relâcher. Alors elles tombent les unes sur les autres, les petites cavitez des tuïaux ne se soûtiennent plus, les voutes s’affaissent, les pores se bouchent ; les voïes ouvertes auparavant, commencent à se fermer, & ne permettent plus au sang ni aux esprits de circuler. Ce désordre met les parties hors d’état de réparer, par une nouvelle substance, celle qu’elles perdent tous les jours. Le sang qui sort des arteres, rentre moins librement dans les veines ; les membres privez de nourriture, plient sous leur propre poids ; & le corps abbatu, tombe enfin dans une langueur universelle.

Cinquiéme inconvénient. Le tabac renfermant un soufre narcotique, comme nous l’avons remarqué, il n’est presque pas possible que lorsqu’on prend du tabac avec excés, & que les fibres des nerfs, à force d’avoir été ébranlées par le sel acre de cette plante commencent à se relâcher, que le soufre narcotique dont il s’agit, ne s’attache à ces fibres, comme plus disposées à le recevoir, qu’il ne les engourdisse ; & que remplissant les nerfs, il ne bouche le passage aux esprits animaux, ce qui doit causer des tremblemens, & appeller par avance pres-