Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

subtilise en roulant, & s’affine davantage. Celle d’étang est trés-mauvaise, par une raison contraire. L’eau conservée quelque tems, est meilleure que celle qui vient d’être puisée, parce que par le repos, elle se décharge de ses parties terrestres. Les vaisseaux les plus propres pour conserver l’eau, sont ceux de verre, de terre, & de bois ; mais ces derniers sont moins sains, parce que l’eau en dissout des parties ligneuses & salines, qui la corrompent en peu de tems.

Nous avons observé tout-à-l’heure, que dans la saison du Carême, l’eau est ordinairement moins bonne, à cause des impuretez qu’elle contracte par les neiges & les glaces fonduës ; sur quoi nous avertirons qu’on en peut corriger le défaut, en la filtrant avec soin ; la pierre de Mexique seroit le meilleur moïen qu’on pût emploïer pour cela ; mais comme elle est rare, on peut se servir de sable à la place, quoique fort inférieur à la pierre dont nous parlons. Cette pierre est une espece de champignon qui croît en quelques endroits du golfe de Mexique, à environ cent brasses de profondeur sous l’eau, sur la roche vive, lequel se pétrifie de lui-même à l’air, & dont les Espagnols d’Amerique transportent les plus gros jusqu’à la