Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/264

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long-tems, & dont elle ne put guérir, qu’en se remettant à l’usage modéré du vin. Elle ne fut pas plûtôt rétablie, qu’elle reprit l’eau pure comme auparavant, ce qu’elle continua plus de deux ans, pendant lesquels elle eut diverses infirmitez, & entr’autres, la même difficulté de respirer, dont elle n’osoit se plaindre, de peur qu’on ne lui persuadât de se remettre au vin ; mais sur la fin de ce tems, son mal augmenta considérablement ; elle tomba en langueur, & une fiévre lente qui la prit, lui rendit le secours du vin, dont elle s’étoit si bien trouvée auparavant, non seulement inutile, mais dangereux. On eut recours à divers remedes pour la guérir, mais tout fut inutile ; elle mourut à l’âge de trente-deux ans & quelques mois : on l’ouvrit, & on ne lui trouva d’autre cause de mort, que de l’eau épanchée dans la poitrine.

On demandera peut-être d’où vient que l’usage continuel de l’eau pure, s’il est si contraire à la transpiration, n’incommode point les animaux, & d’où vient, sur tout, que les femmes transpirant moins, ne laissent pas, pour la plupart, de se trouver assez bien de l’eau ? Nous répondons que dans les animaux qui transpirent beaucoup, comme les chevaux, les bœufs, &c. il