Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/275

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l’engourdissement qu’en souffrent les esprits, la lenteur qui en revient au sang & aux liqueurs. Tout par elle se trouve consterné dans l’œconomie du corps, tout y est ralenti & retardé, coction, digestion, distribution. Les sucs nourriciers sans véhicule, ou moins détrempez, se trouvent à sec, ils se développent donc moins, & par conséquent ils fournissent moins d’esprits pour allumer les passions. »

Il n’y a qu’un moment, que pour nous recommander le jeûne, on nous a dit qu’il ne pouvoit apporter aucun changement dans les esprits, & qu’il devoit faire moins craindre qu’on ne se l’imagine, pour les forces du corps : maintenant on nous dit de la soif, qui n’en fait cependant qu’une partie, qu’elle affoiblit les nerfs, qu’elle engourdit les esprits, qu’elle rallentit le sang & les liqueurs ; que par elle, tout se trouve consterné dans l’œconomie du corps ; que tout y est rallenti & retardé, coction, digestion, distribution, &c.

Voilà un merveilleux attrait, pour encourager tout le monde à jeûner ! Mais supposons pour un moment que la loi du jeûne nous oblige à une soif si cruelle, ne pourroit-on point quelquefois adoucir cette soif par un peu d’eau ? L’Auteur va au devant de la