Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

contre les Casuistes qui ont dispensé du jeûne les vieillards ; & ici il les en dispense, en leur permettant, comme aux femmes grosses, de boire à discretion entre les repas, à cause, dit-il, du desséchement qui les menace. Comment accorde-t-il tout cela avec la déclaration qu’il fait dans la seconde Partie, que le jeûne accommode les vieillards, & qu’ils le supportent plus aisément que ne font les jeunes gens ? Se servira-t-il de l’excuse que nous venons de lui fournir à l’égard des femmes grosses ? Dira-t-il que c’est qu’il prétend obliger les vieillards à observer seulement le jeûne sur le manger, & non sur le boire ? Mais ignore-t-il que les vieillards sont moins sujets à la soif qu’à la faim ; & que si Hippocrate a dit qu’ils supportoient plus aisément le jeûne, cela se doit encore plus entendre des alimens liquides que des solides ? comme on le peut voir par la raison que ce grand homme apporte, lorsqu’il dit que les corps qui croissent ont beaucoup de chaleur naturelle, que c’est pour cela qu’il leur faut plus d’alimens, sans quoi ils se dessécheroient ; mais que les vieillards[1] aïant moins de chaleur, & leur corps étant froid, ce peu de chaleur pourroit

  1. Sect. 1. Aphor. 14.