Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/31

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plusieurs substances. Elle est outre cela, pour le moins, aussi adoucissante que le beurre, & pour cette raison elle ne convient pas moins que le beurre, aux asthmatiques, aux graveleux, & à tous ceux dont les humeurs sont trop acres & trop salées ; mais il en faut user modérément, sans quoi elle pourroit produire un trop grand relâchement dans les organes. Aussi on remarque que ceux qui en font un trop grand usage, sont la plûpart incommodez de descentes. L’huile est composée de parties sulfureuses mêlées d’un sel acide fixe. Or ces soufres & cet acide embarrassent aisément la masse du sang, & de-là peuvent naître quantité d’obstructions ; ajoûtons que cet acide fixe étant coagulant comme il est, sépare de la masse plusieurs serositez qui relâchent les parties, d’où s’ensuivent des descentes & d’autres accidens. Ainsi l’huile est un assaisonnement dont il faut prendre garde d’abuser : il faut outre cela la bien choisir. La meilleure est l’huile vierge, autrement dite de la premiere presse, c’est-à-dire, comme nous l’avons remarqué, celle que l’on tire des olives fraîches, qui n’ont point encore été pressées. L’huile de la seconde presse, n’est pas tout-à-fait si bonne ; & celle de la troisié-