Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/312

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trop violemment tenduës, se lâchent comme une étoffe trop tirée ; & que, quand on se repose, ces mêmes fibres, ne soûtenant plus le même effort, reviennent insensiblement à leur premiere mesure, comme une corde trop tenduë, qu’on cesse de tirer, & qui retourne peu à peu à son premier point. Ces fibres qui se racourcissent, reprenant donc alors leur premier état, sont plus disposées à soûtenir de nouvelles épreuves ; & c’est dans cette disposition que consiste le délassement. Or ce que le repos produit ici peu à peu, le froid de l’eau le produit plus promptement. Ce froid resserre tout d’un coup les parties ; & c’est ce resserement qui est cause, par exemple, que les détorses du pied guérissent presque sur le champ, lorsqu’on trempe le pied dans de l’eau froide. C’est pour la même raison qu’on urine ordinairement dans le bain, & que quelquefois le ventre se dégage. Car ce racourcissement de fibres augmente le mouvement péristaltique des intestins, qui par ce moïen chassent mieux qu’à l’ordinaire le marc des alimens. Le froid resserre donc les parties, & en rétablit le ressort : cela supposé, on voit pourquoi le bain froid délasse ; pourquoi on soûtient mieux l’exercice en Hyver, qu’en Eté ; pourquoi en