Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/316

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par-là aux vaisseaux, cette tension dont nous parlons. In plenis autem, tensis, regidisque vasis, omnis vis corporis consistit, ut constat ex spiritu nobis suppresso, remarque judicieusement un sçavant Medecin moderne[1]. C’est cette tension des vaisseaux, qui fait que lorsqu’on a pris de la nourriture, on se sent plus fort qu’auparavant, parce qu’alors le nouveau chyle qui entre dans le sang, & qui est composé de parties héterogenes & spiritueuses, gonfle les vaisseaux en y fermentant avec le sang ; comme on voit en Chymie, certaines liqueurs boüillir ensemble, peu aprés qu’on les a mêlées ; mais comme cette fermentation cesse au bout d’un certain tems, & qu’alors les vaisseaux deviennent plus lâches, on se trouve dans la nécessité de recourir de tems en tems à la nourriture, pour retendre les vaisseaux par la fermentation d’un nouveau chyle, & se procurer par-là

  1. Mart. Lister. de humorib. cap. 1. Cur cum vim ingentem exercere velimus, spiritum vehementer cohibemus ?

    Nempe quod ex valentissima plurimi aëris inspirati compressione, & vaporis occulti, in pulmonum cavitatem assidu, exitu, sanguinis minor circulus pro tempore movetur, quo fit ut ex forti & creberrimo cordis pulsu venæ ex arteriis inanitis implementur, & rigidius culæ fiunt : at ex venis rigidis vis muculorum externa plurimum intenditur. Id. ibid.