Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

une nouvelle force[1].

Cela supposé, il est facile de juger que l’eau étant moins spiritueuse que le vin, doit être par conséquent moins capable de tendre les vaisseaux, puisqu’elle doit moins se rarefier, d’où il faut conclurre qu’elle est moins propre à fortifier le corps ; & qu’ainsi ceux qui ont de grands travaux à soûtenir, n’y peuvent résister long-tems en Carême, si, en observant l’abstinence & le jeûne, ils se bornent à l’eau seule pour boisson


QUATRIÉME RAISON
en faveur de l’eau.
Elle donne de l’esprit.


L’Anonyme a dit plus haut que la moutarde avoit la vertu de donner de l’esprit ; mais il ne prétend pas que l’eau cede ici en rien à la moutarde : il nous avertit que les bûveurs d’eau ont plus de sagacité & d’industrie, que ceux qui boivent du vin. Cet endroit seul suffiroit pour faire voir que ce n’est pas M. Hecquet qui parle ici, puisqu’il n’y a nulle apparence qu’il eût osé se loüer ainsi lui-même si ouvertement. De plus, l’Auteur ajoûte

  1. Malach. Thruston. de respirat. usu primario.