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DU VIN.



On tire du raisin une liqueur qui, aïant fermenté quelque tems, se dépoüille de ses parties grossieres, & se change par ce moïen en une boisson picquante & spiritueuse, qu’on appelle Vin, dont la qualité propre, quand on en use modérément, est de réparer les esprits animaux, de fortifier l’estomac, de purifier le sang, de favoriser la transpiration, & d’aider à toutes les fonctions du corps & de l’esprit.

Ces effets salutaires se font plus ou moins sentir, selon le caractere propre de chaque vin, car il y en a de plus d’une sorte : & la consistance, la couleur, l’odeur, le goût, l’âge, la séve, le païs, l’année, apportent ici des différences notables.

1o . Quant à la consistance, le vin est ou gros, ou délicat, ou entre les deux. Le gros vin contient peu de flegme, & beaucoup de soufre grossier, de terre, & de sel fixe ; ensorte que les principes qui le composent, sont portez avec moins de facilité au cerveau, & s’en dégagent avec plus de peine, quand ils y sont une fois parvenus. Cette sorte de vin convient à ceux qui suënt facilement, ou qui font