emploïoit que le miel[1]. Il s’en faut bien qu’on en fasse, parmi nous, un si grand usage.
Le miel échauffe & desseche, & de quelque maniere qu’on en use, soit en assaisonnement, soit en aliment, il ne convient qu’aux tempéramens pituiteux, aux vieillards, à ceux qui par maladie ou autrement, abondent en humeurs grossieres & visqueuses ; mais les personnes d’un tempérament bilieux, le doivent éviter[2]. Il se mange cuit ou crud. Le miel crud est plus détersif, mais il cause des vents[3], & par les sels picotans qu’il renferme, il lâche plus qu’il ne nourrit[4]. Le miel cuit est plus alimenteux & lâche moins, parce que la coction en a émoussé les sels. Le miel se mange seul ou avec d’autres alimens ; quand on le mange seul, il desseche plus qu’il ne nourrit ; & quand on le mêle avec d’autres alimens, il est plus alimenteux que médicamenteux ; il donne même bonne couleur, ainsi que le remarque Hippocrate[5].
Il faut préferer le miel nouveau au vieux ; celui du Printemps ou d’Esté,