Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à celui d’Automne ; le blanc ou le pâle, au plus foncé ; celui qui écume peu en boüillant, à celui qui écume beaucoup ; l’acre doux, à celui qui n’a que de la douceur ; enfin le miel d’une médiocre odeur, à celui d’une odeur trop sensible, ce dernier étant pour l’ordinaire sophistiqué par le thym, ou autres herbes qu’on y mêle[1].

Le miel est different du miel, selon la qualité des plantes qui abondent dans le païs où on le recuëille. En Languedoc, par exemple, où il croît force romarin, & où cette plante a beaucoup plus de force, le miel est plus spiritueux, & meilleur, comme on le voit par celui de Narbonne, qui est avec raison si généralement estimé, quoique l’Auteur du Traité des Dispenses prétende qu’il est plus mal-faisant, parce qu’il est plus leger & plus délicat ; car c’est-là la raison qu’il en donne. Les païs où il croît force melisse, donnent encore d’excellent miel ; c’est pourquoi celui de la Mingrelie est si bon, comme le remarque un sçavant Historien[2].

Au reste pour pouvoir juger comme il faut, des qualitez du miel, il faut sçavoir que nonobstant la douceur

qu’on
  1. Ludov. Nonn. de re cibar. lib. 1. cap. 40.
  2. Le Pére Lamberti, Relat. de la Mingrelie.