Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/354

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ment que fait nôtre Auteur, pour prouver que l’usage même moderé du vin, est contraire à la chasteté, & que les personnes qui doivent vivre dans la continence, comme les Ecclesiastiques & les Religieux, n’en devroient jamais goûter.


S’il est vrai que l’usage du vin, soit contraire aux personnes qui ont à vivre dans la continence.

L’Auteur du Traité des Dispenses prétend que l’usage du vin & celui de la viande, sont contraires à la continence, & que l’usage du vin y est sur tout trés-contraire : il s’appuïe, pour cela, de l’exemple suivant. « Saladin, Sultan d’Egypte, voulant un jour mettre à l’épreuve la vertu de deux Moines, les nourrit d’abord de viande & d’eau, & les fit solliciter par des courtisanes ; les Moines aïant refusé, il commanda, qu’au lieu d’eau, on leur donnât du vin, & au lieu de viande, du poisson ; puis il les exposa à la même tentation, qui fit, dit l’Anonyme, éprouver à ces malheureux, que le vin est plus puissant que la viande, pour attendrir les cœurs. »

Voilà sur quel exemple l’Auteur se fonde, pour montrer que le vin est trés-dangereux aux Ecclesiastiques &