Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/358

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neque ratione, neque authoritate ullâ fulcire possint[1].


DE LA BIERE.



La Biere est de l’eau commune, préparée avec le froment ou avec l’orge, & quelquefois avec l’un & l’autre, dans laquelle on a ajoûté des fleurs de houblon, pour lui donner plus de force, & que l’on a fait fermenter avec du levain, pour la rendre spiritueuse. Les Egyptiens, au rapport d’Herodote[2], n’aïant point de vignes chez eux, usoient d’une boisson faite avec l’orge, ce qui marque l’antiquité de la biere. Du tems de Theophraste[3], la biere se faisoit avec l’orge & le froment ; & ç’a été la boisson commune des anciens Espagnols & des Gaulois[4], comme c’est aujourd’hui celle des peuples du Nord. La biere des Egyptiens ne se faisoit qu’avec l’orge & l’eau, sans houblon ni levain ; la nôtre, comme celle qui étoit anciennement usitée dans l’Espagne & dans les Gaules, se prépare ordinairement avec les deux sortes de grains, en la maniere suivante. On

  1. Jos. Quercetan. Diætetic. sect. 2. cap. 6.
  2. Οἴνω δ’ ἐκ κριθέων πεποιημένῳ διαχρέονται οὐ γάρ σφί εἰσὶ ἐν τῇ χώρῃ ἄμπελοι.
  3. Theophr. lib. 6. de plantar. causis, cap. 15.
  4. Dioscor. lib. 2. cap. x.