Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/357

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proche lui-même à un Medecin Danois[1], d’avoir fait autrefois à l’égard du thé. « Ce Medecin, dit-il, craignant pour la vie des hommes, qu’il s’imaginoit être menacée, si on s’accoûtumoit à boire du thé, déploïa toute l’amertume de son zéle contre cette Boisson, dont il demanda, par un écrit fait exprés, la destruction & la ruine, aux Puissances & aux Magistrats. Mais l’Auteur Danois a été mal écouté, l’usage a prévalu ; & d’autres Auteurs se sont autant répandus en éloges en faveur du thé, que le Danois s’étoit épuisé en injures contre lui. Ils sont entrez dans cette querelle, & ils ont solidement justifié le thé. » Voilà une peinture de ce que l’Anonyme a voulu faire contre le vin, & du succés qu’il doit attendre de ses déclamations.

Nous ne croïons pas pouvoir mieux conclurre ce que nous venons de dire de cette boisson, que par ces excellentes paroles d’un sçavant & judicieux Medecin : Facessant igitur isti homines qui judicant vinum in hominis detrimentum, potius quàm commodum, fuisse à Deo concessum. Suam alibi pertinaciam ostentent, ignorantiamque patefaciant, qui non vereantur tam falsam tueri opinionem, quam

  1. Simon. Pauli.