Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/362

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en pénétrer les parties les plus insensibles, ne fait qu’une masse lourde, plus propre à donner des tranchées aux enfans, qu’à les nourrir. Suivant ces observations, ceux qui mangent beaucoup de pain, doivent trouver dans la biere plus de secours pour la digestion, que dans le vin ; & en général, on pourroit dire que la biere conviendroit mieux dans les collations de Carême, où l’on doit ordinairement, pour mieux satisfaire à l’esprit du jeûne, se contenter d’un peu de pain pour tout aliment solide, les autres nourritures étant trop capables de réveiller l’appétit.

Toutes les bieres ne sont pas également bonnes, & la nature du grain, celle du climat, celle de l’eau, &c. produisent ici de grandes différences. De toutes les bieres étrangeres, il n’y en a point de meilleures que celles de Bruxelles & de Harlem. La biere d’Amsterdam est grossiere & lourde, parce qu’on la fait avec une eau trouble & bourbeuse. Celle d’Angleterre est trés-bonne, parce qu’elle est faite avec d’excellente eau de fontaine. Pour ce qui est des bieres de Paris, celles qui se brassent au fauxbourg S. Germain sont fort bonnes, à cause que les eaux de puits dont on les fait, viennent du courant de la Seine. Les