Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/361

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parler, qu’en ce que l’un est un pain qui se mange, & l’autre un pain qui se boit. Cette conformité de substance, fait que ces deux nourritures s’associent mieux dans l’estomac, & qu’elles s’y digerent, par conséquent, d’une maniere plus parfaite. Les particules de la biere sont homogenes avec celles du pain ; elles pénètrent donc & dissolvent celles-ci plus aisément, selon cette maxime tirée de l’expérience ; Que les semblables se dissolvent par les semblables, & que tel est le lien d’un mixte, tel doit être son dissolvant. Il s’ensuit donc que le pain se digere avec plus de facilité, par le moïen de la biere ; or, comme il n’y a point de nourriture qui sympathise mieux avec toutes les autres que le pain, il faut conclurre que si la biere aide à la digestion du pain, elle ne peut être que favorable à celle des autres alimens.

Dans les Païs Septentrionaux, on ne donne pour boüillie aux enfans, que de la mie de pain délaïée & cuite dans de la biere, & cette boüillie est tout autrement saine, que celle que nous faisons avec la simple farine & le lait ; car cette farine qui n’a point fermenté, n’étant mêlée non plus avec aucun liquide qui ait fermenté, & qui avec cela lui soit assez analogue, pour