Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/367

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sir. « La santé, dit-il, la longue vie, l’embompoint de ceux qui boivent ordinairement de la biere, la bonne nourriture qu’elle fournit, le lait qu’elle augmente aux nourrices, le peu de goute & de gravelle qu’il y a dans les païs où on en fait la boisson ordinaire, tant d’avantages réels & non contestez, méritent qu’on lui fasse grace sur des inconvéniens que la négligence ou la débauche occasionnent. » On voit à ce langage, que l’Anonyme met au rang des avantages réels de la biere, celui de laisser peu de gravelle dans les païs où elle sert de boisson ordinaire ; mais par malheur il avance le contraire un peu plus bas. « On ne craint point, dit-il, de faire plusieurs reproches à la biere ; mais l’accusation dont on la charge, de donner des ardeurs d’urine, d’échauffer les reins, de grossir la pierre en ceux qui l’ont, cette accusation est certainement plus grave & mieux fondée ; car c’est un fait connu, que les habitans de Brunswich sont fort sujets à tous ces maux, de sorte qu’il n’est nulle part tant de maux de vessie, ni tant de gravelle. » On ne peut, en termes plus clairs, accuser la biere de donner la gravelle. Au reste, l’Auteur voudroit bien que cette boisson prît la place du vin, & il dit, que si cela