Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/366

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elles se dissipent en forme de vents, & tantôt en les purgeant par les selles : on verra qu’elle chasse aussi les cruditez qui ont passé dans le sang ; qu’elle fait sortir les plus grossieres par les urines, sur tout lorsqu’elle est mêlée de geniévre, ce qui la rend propre à prévenir la gravelle ; & les autres par les pores de la peau. Mais on verra aussi qu’autant que l’usage de cette même boisson est salutaire quand il est moderé, autant est-il dangereux quand il est excessif ; car alors, aprés avoir résout les sucs grossiers & heterogenes qui sont dans la masse, il est à craindre, selon la remarque d’un sage Praticien, qu’il ne résolve jusqu’à la substance fibreuse du sang, c’est-à-dire, cette substance gluante, qui est comme la gelée du sang, & qui se convertit en fibres lorsque le sang est tiré[1].

Voilà ce qu’en général on peut remarquer de plus certain touchant les qualitez de la biere. L’Auteur du Traité des Dispenses, comme nous l’avons remarqué, ne croit point qu’en Carême, il soit permis de boire de la biere, même dans les repas[2] ; mais pour ce qui est des autres tems, il en recommande l’usage, comme d’une des meilleures boissons qu’on puisse choi-

  1. Gabr. Rudolph. ibid.
  2. [Erratum] L’auteur du Traité des Dispenses ne croit point qu’en Carême il soit permis de boire de la bierre, même dans les repas. Cette expression nous paroît équivoque ; elle semble du moins laisser en doute si nous ne croïons point qu’en Carême on puisse boire de la bierre entre les repas, sans rompre le jeûne ; ce qui est trés-éloigné de nôtre pensée. Ainsi, nous prions les lecteurs de lire comme il suit.

    L’auteur du Traité des Dispenses ne croit point que dans les repas de Carême il soit permis de boire de la bierre ; mais hors les jours de jeûne il en recommande l’usage.