Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/383

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demi-septier d’eau : ensuite retirer du feu la liqueur qui sera d’une belle couleur citrine ; & aprés l’avoir laissé reposer quelque tems bien bouchée, la boire chaude avec du sucre. Cette boisson exhale une odeur douce qui se dissipe aisément, & elle a un goût agréable. Elle fortifie l’estomac, elle corrige les cruditez, & débarrasse sensiblement la tête. Mais une qualité particuliere qu’on y trouve, c’est qu’elle adoucit l’acreté des urines, & soulage la toux la plus opiniâtre : nous en avons fait l’expérience sur plusieurs malades. Le même caffé qu’on a emploïé la premiere fois, retient encore assez de sa vertu, pour pouvoir servir une seconde, & même une troisiéme : ce qui vient de ce que ce fruit, qui ne ramolit presque point en boüillant, est d’une tissure extrêmement compacte, qui empêche que ce qu’il contient de plus subtil, ne s’évapore tout d’un coup. Si on laisse boüllir long-tems ce caffé sur un grand feu, la couleur se charge, & la liqueur devient verte comme du jus d’herbe. Elle est moins bonne alors, parce qu’elle est trop remplie de parties terrestres : elle laisse même au fond du vaisseau un peu de limon vert qui marque assez la grossiereté de ces mêmes parties. Il faut donc prendre