Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/382

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moïen pour se servir du caffé, qui est de le brûler. Il y en a un autre néanmoins, auquel il est étonnant qu’on n’ait point encore pensé. C’est de tirer la teinture du caffé, comme on tire celle du thé, & d’en faire, par cette méthode toute simple, une boisson d’autant meilleure, qu’on n’y peut rien soupçonner d’aduste, & que de plus, elle doit contenir un extrait naturel de ce qu’il y a dans le caffé de moins fixe & de plus étheré, c’est-à-dire, la partie la plus mercurielle, la plus légere, & en même tems la plus douce de ce mixte ; au lieu qu’en le brûlant, on est cause qu’il se dissipe beaucoup de ce principe mercuriel, de cet esprit doux & subtil. Toûjours est-il constant que par la préparation ordinaire, le Caffé perd considérablement de son poids ; & si on veut l’éprouver, on verra que le déchet est de cent vingt grains sur une once, c’est-à-dire, de prés de deux gros : diminution trop grande, pour que la dissipation des esprits volatils, qui sont les premiers à s’évaporer, n’y ait beaucoup de part. Quoiqu’il en soit, voici comment se doit préparer cette boisson. Il faut prendre un gros de caffé en féve, bien mondé de son écorce, le faire boüillir l’espace d’un demi quart d’heure, au plus, dans un