Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/392

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ques, elles sont poreuses, comme leur saveur le dénote, & propres par conséquent à embarrasser les mêmes acides. Pour ce qui est des soufres, ils ne doivent pas moins contribuer à l’adoucissement de ces sels, on sçait quelle est là-dessus, en général, la vertu des soufres. Cela supposé, il est facile de juger que le thé doit purifier la masse du sang, exciter l’urine, dissiper les maux de tête, être bon contre la goûte & contre la gravelle. Aussi remarque-t-on que chez les Chinois, qui font un si grand usage de cette boisson, il n’y a ni gouteux ni graveleux. Mais, diront quelques-uns, il faudroit, pour s’assurer si c’est véritablement au thé que les Chinois doivent un tel avantage, être sûr auparavant, s’ils n’en sont point redevables, ou à la température de leur climat, ou à leur maniere de vivre sobre & frugale, ou enfin à la qualité des eaux qu’ils boivent. De plus, en cas que le thé ait effectivement cette vertu salutaire, & les autres qu’on lui attribuë, il est difficile[1] que celui qu’on nous envoie, ne les perde par le transport, à cause des chaleurs excessives qu’il éprouve en chemin, puisqu’il passe deux fois la Ligne. Pour ce qui est de ce dernier point, on ne peut discon-

  1. Sim. Pauli. Quadripart. Botan.