Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/393

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venir que le thé ne doive perdre en effet beaucoup de sa vertu, avant que d’arriver jusqu’à nous ; mais on ne peut nier non plus qu’il ne lui en reste encore assez, pour nous le devoir faire rechercher, puisqu’il est constant par l’expérience qu’il guérit plusieurs maux de tête, tels que ceux qui viennent d’une pituite aigre & surabondante.

Quant à la proprieté de garantir de la goute, il est vrai que l’exemple des Chinois, qui sont exempts de cette maladie, ne sçauroit faire une preuve absoluë, mais toûjours faut-il demeurer d’accord que cette plante étant capable, comme elle est, de résoudre la pituite acide, puisqu’elle guérit les maux de tête provenus de cette cause, elle ne sçauroit par conséquent que contribuer beaucoup à corriger la matiere ordinaire de la goute. On dit la matiere ordinaire, car il y a des goutes bilieuses, comme il y en a de pituiteuses, & on avouë que le thé ne sçauroit convenir dans celles-là. En effet, il est composé de sels sulfureux extrêmement volatils, lesquels par conséquent ne peuvent que mettre en mouvement la bile acre & brûlante qui produit cette sorte de goute. En général, le thé convient particulierement aux personnes replettes & pituiteuses ; mais pour celles qui sont