Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/397

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volatil y domine ; le flegmatique est causé par les particules du chyle qui sont trop cruës ; & le mélancholique, par une surabondance de molecules terrestres fixes, & toutes plus acides les unes que les autres, lesquelles regnent dans la masse du sang[1]. Cela supposé, il est facile de comprendre que le grand usage du chocolat ne peut qu’incommoder les tempéramens sanguins, cet aliment étant composé de drogues qui abondent toutes en sels volatils huileux : ensorte qu’à force d’augmenter dans le sang ces sels huileux, il ne peut que rendre le sang trés-inflammable.

Quant à ceux qui sont d’un tempérament cholérique ou bilieux, il n’est pas moins facile de voir que le chocolat ne peut leur faire du bien, & pour s’en convaincre, il ne faut que considerer la qualité des drogues qui composent le chocolat. On prend une certaine quantité de cacao qu’on fait rôtir sur le feu dans une bassine, jusqu’à ce que l’écorce se sépare, & quand il est pelé, on le fait rôtir de nouveau, jusqu’à ce qu’il soit bien sec ; alors on le pile dans un mortier bien chaud, ou bien, comme font les Indiens, on le broïe avec un rouleau

  1. Michaël. Bernhard. Valentini armamentarium naturæ.