Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/405

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colat, étant gras & aromatique, est aisé à enflammer. Ces propositions ne s’accordent guéres avec celles-ci ; que le chocolat ne fermente point dans le corps ; qu’il s’incorpore avec le sang sans agitation & sans trouble ; que le pouls de ceux qui viennent d’en prendre ne s’éleve aucunement : & il faut mettre cette contrarieté avec tant d’autres que nous avons remarquées. Nôtre Auteur reconnoît dans le chocolat un autre inconvénient, dont il dit qu’il est besoin d’avertir. C’est que cette boisson enchante ceux qui s’y accoûtument, & peut affoiblir la foi. On a vû, dit-il, des Prêtres à l’Autel, se faire servir scandaleusement du chocolat, aussi-tôt aprés la Communion : Ces exemples, reprend-il, ne laissent-ils rien à craindre, & doit-on se livrer à une boisson qui iroit à affoiblir la foi, & à éteindre la pieté ?

Le chocolat affoiblir la foi, bon Dieu ! qui s’en seroit défié ? Voilà, sans doute, pourquoi on voit aujourd’hui si peu de Religion parmi les hommes, c’est qu’il se boit trop de chocolat. Malgré ce danger, l’Auteur ne laisse pas de nous conseiller d’en boire en Carême. La raison qu’il en apporte, c’est que cette boisson est bonne à la digestion sur la fin du repas, principalement quand on fait maigre : ce qu’il