Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome II.djvu/41

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sans cesse la nature, de ce qu’elle travaille avec une chaleur douce, & bien differente de celle dont les Chymistes se servent. Quoiqu’il en soit, voilà le langage qu’on tient à la page 227. Voici à present celui de la page 228.

On nous y déclare « que le sucre est le produit d’un suc, qui au bout de vingt-quatre heures s’aigrit au point qu’on en pourroit faire un trés-fort vinaigre : Que c’est de cet acide enveloppé & secret, que viennent au sucre ces esprits acres & ardens qu’on en tire par la distillation. Que la moscoüade même, qui n’est encore qu’un sucre brute, donne par la distillation une véritable eau-de-vie ; & que l’analyse du sucre bien purifié donne un acide trés-corrosif, dont il se fait une véritable eau-forte : Que ce n’est pas seulement du sucre passé au feu, que viennent ces liqueurs corrosives & brûlantes : Qu’un sucre bien affiné, gardé trente ans, devient sans autre préparation, un puissant arsenic, marque certaine que le meilleur sucre renferme en soi des semences de poison : Que si on joint à un si mauvais fond dans le sucre, les observations qu’on a faites qu’il n’est point de visceres qu’il n’interesse à la longue ; & que sans compter le foïe & la rate qui en souffrent trés-sou-